Découvrir la nature européenne

La Mazurie est une région qui se trouve au nord-est de la Pologne. Elle est composée de zones humides entourées de cultures de colza ou de céréales. On y trouve également les plus grands lacs du pays, entre lesquels est tracée ma route. C´est guidé par un cycliste du coin, rencontré sur le chemin, que je pars à leur decouverte.

IL y a de grandes fermes en briques rouges de style germanique, parfois très anciennes et souvent abandonnées. Mon  guide m´explique qu'avant la seconde guerre mondiale, la Mazurie etait allemande. A leur defaite, "ils furent priés de quitter les lieux"  et les Polonais vinrent s´installer ici.

J´emprunte d´étroites routes de terre qui mènent à des villages isolés et oubliés. Cependant les gens que je rencontre, souvent près des épiceries occupés à boire une bière, sont sympathiques et souriants. La chaleur de leur accueil est décuplée quand je sors les quelques mots et phrases que j´ai appris en polonais au fil de la route.

Le vent souffle maintenant depuis plusieurs jours. Je reçois de grandes rafales, de face, ce qui me ralentit et m´oblige à forcer d´avantage. Je commence à ressentir de la fatigue et quelques courbatures dans les bras et les jambes. Il faut dire que j´enchaine les kms, ces trois derniers jours 141, 149 et 130 km. Mais le repos est proche, je ne suis plus qu´à un jour de Gdansk où mon père me rejoint pour quelques jours de vacance.

Mon pneu arrière semble plus fatigué que moi, les routes polonaises (et plus particulièrement celles de Bialowieza) additionnées au poids de mon chargement ont eu raison de lui. Il est déchiré à plusieurs endroits et se contorsionne étrangement sur la jante.

Par miracle, j´arrive sans crever à Bialystok. Ville voisine du parc, que j´avais dans un premier temps prévu d´éviter, mais vue l´urgence de la situation je n´ai pas d´autres choix que d´y faire escale et de remplacer le malheureux bout de gomme qui me sert de pneu.

C´est seulement quelques heures après l´installation de mon nouveau pneu, alors que je roule sur un chemin inondé, que je signe ma première crevaison. Une en 1900 km de vélo je n´ai pas a me plaindre.